Pete, Mark, Isobel, Julien...

Publié le par Cissie Blues

Je tiens tout d'abord à m'excuser auprès de mon petit lectorat pour ces deux longues semaines d'absence, mais pour différentes raisons, j'ai été dans l'incapacité totale d'écrire une ligne pendant longtemps. A cela s'ajoute la perte d'une communication Internet décente, le manque de mon cable d'appareil photo pour publier mes souvenirs de concerts, bref, tout un tas de paramètres ont fait que vous avez loupé mes impressions à chaud après "Pete Doherty" le 5 juin et Isobel Campbell et Mark Lanegan le 6 juin.

Du coup, vous êtes sans doute tous déjà au courant de ce qui s'est passé pour Pete...

Nous sommes bien rentrées dans le Rex et nous avons bien vu arriver Daniel Darc, complètement ivre (du moins c'est ce qu'il semblait, vu des blacons du deuxième étage) sur la scène au bout d'une bonne heure. On ne peut pas vraiment dire que cette première partie ait été grandiose. Si je me souviens bien, il a dû jouer 7 titres en accoustique avec un guitariste et seulement un ou deux de ces morceaux étaient de lui. Il a d'ailleurs débuté par "J'irai au Paradis". Par contre, il était vraiment habité le garçon.



Il ressemblait à ce qu'on attend de lui, très sombre physiquement et dans sa tenue. Après deux ou trois titre, une personne dans le public, qui n'arrivait plus à se retenir (voyant DD tituber de plus en plus dangereusement), cria "Rock'n Roll !!!" (oui, c'est classique). Darc stoppa alors tout net son couplet et lui lança :

- Et voilà, y'en a un qu'a pas pu s'empêcher de crier "Rock'n roll"! Rock'n roll, rock'n roll...Et pourquoi pas punk pendant qu'on y est ? Non, Rock'n roll faut garder ça pour le mec qui vient tout à l'heure.

Sur cette magnifique intervention, il se mit à entonner Heartbreak Hotel plus ou moins A Capella...

Il vint a bout de son mini set et rendit finalement hommage à Bo Diddley en reprenant l'un de ses titres, avant d'annoncer la venue prochaine de son "fils".

A ce moment là bien sûr, Olivia et moi ne doutions pas une seconde de voir Pete Doherty.

Soudain, un type arriva sur scène avec un papier à la main, il se planta derrière le micro et nous lut un communiqué sans même lever les yeux sur nous :

"En raison d'un incident technique à la SNCF, Pete Doherty sera dans l'incapacité de jouer avant 23h00 ou 23h15" (Il était 21h40).

Les fumeurs furent donc priés de sortir s'en griller une et les non-fumeurs invités à s'y mettre.

Bon, là évidemment, on doutait déjà un peu plus de le voir, et personne ne voulait croire que si Pete était en retard, c'était à cause de la SNCF.

Un burrito au poulet de l'Indiana, un passage devant nous de Jules de la Nouvelle Star, et une grande bière plus tard, nous retournâmes vers la salle, où une foule de plus en plus agitée trépignait visiblement depuis quelques temps déjà. Nous ne tardâmes pas à apprendre que le concert était annulé.



Beaucoup de fans furent très déçus, car pour eux, c'était la deuxième fois en deux mois. De mon côté j'étais vraiment très surprise, parce qu'après avoir réussi à voir Amy Winehouse dans un était plus qu'honorable, je pensais sincèrement que rien ne m'empêcherait de voir Pete Doherty. Heureusement, un portier compatissant du Rex indiqua à un petit groupe de groupies le nom de l'hôtel où il descendait en général à Paris pour les calmer, car elles étaient au bord du suicide. Et un autre petit groupe se consola mollement en prenant des photos avec Jules à l'intérieur du Rex.

Et finalement si. Il y avait quelque chose de plus fort que la drogue, la prison et l'envie de chanter de Pete, il y avait : la SNCF. Car nous apprîmes comme tout le monde le lendemain que le chanteur était resté bloqué pendant la moitié de la nuit dans cet Eurostar qui a fait Londres-Paris en 7h00. Comble de frustration, il a même joué pendant 3/4 d'heure au Truskell (un pub à concerts non loin de là) vers 3h00 du matin.

Mais bien sûr, j'étais depuis longtemp déjà au fond de mon lit...

Le lendemain, j'étais plus qu'enthousiaste à l'idée de revoir Mark Lanegan. Je savais d'avance que ce concert serait bien plus professionnel. Je n'étais jamais allée à la Cigale avant (c'est sûrement l'une des seules petites salles parisiennes où je n'avais jamais mis les pieds d'ailleurs) mais l'endroit me plut beaucoup. C'était tout petit, nous étions bien installés et nous avions une excellente vue.

Pour des raisons indépendantes de ma volonté (encore une fois), ce concert est extrêmement flou dans ma tête. Déjà, j'ai l'impression qu'en dehors des cheveux d'Isobel, il se déroulait en noir et blanc. La première partie fut donc assurée par un folkeux assez cynique dont j'ai hélas déjà oublié le nom. Ses compositions n'étant pas passionnantes, nous passerons immédiatement à l'arrivée sur scène du duo Campbell-Lanegan.

Ils n'ont rien dit, ils se sont mis immédiatement à chanter les premières notes de Seafaring Song, chacun derrière son micro et nous fûmes instantanément conquis. La voix de Lanegan nous parut encore plus grave que la dernière fois que je l'avais vu il y a un peu plus d'un an et demi. Isobel, quant à elle, semblait complètement anachronique avec ses cils très noirs et très recourbés à la Twiggy et son air de Nancy Sinatra toute timide, une vraie poupée sixties.



Nos vîmes rapidement que c'est elle qui dirigeait les opérations, n'hésitant pas à donner des indications aux musiciens et à jouer elle-même de tous les instruments à sa portée. Le son de sa voix éthérée rendait encore mieux que sur le disque à mon avis. Elle ponctuait chacune de ses interventions par de longs battements de cils, ses yeux bleus grand ouverts, et tournés vers le plafond. Par contre, à aucun moment elle et Mark n'ont échangé un seul regard. C'était impressionnant car ils étaient parfaitement synchronisés, ce qui témoigne sans doute de beaucoup de travail.

Puisqu'ils n'avaient pas fait de tournée ensemble pour le précédent album, ils ont dû vouloir se rattraper cette fois, c'est pourquoi nous eûmes droit à un certain nombre de titres de "Ballad in the Broken Seas". La plupart étaient dispensables, mais emportés par la justesse et le charisme de ce duo, nous fûme relativement indulgents. Ils réussirent même à me tirer une larme avec "The Flame that Burns", ce qui n'est pas trop étonnant quand on me connait, mais tout de même. Ce soir-là, Lanegan et Campbell m'ont retourné les tripes et le coeur. Si mon attention se relâchait un peu par moment sur les anciens morceaux, c'était pour qu'ils la reprennent de plus belle avec le titre d'après.



La fin approchant, nous entendîmes résonner le début de "Come on Over (Turn me On)", la chanson la plus forte du disque selon moi avec "Keep me In Mind, Sweetheart", et le silence du public était religieux. On avait l'impression qu'il buvait littéralement la chanson, c'était très spécial.



Hélas, petite faute de goût, ils choisirent de prolonger le concert de deux autres chansons alors qu'il aurait été parfait de terminer ainsi. En plus j'apprécie les fins parfaites et là, ça m'a un peu dérangée.

Je leur pardonne volontiers, car il ne m'était pas arrivé depuis longtemps de ressentir des choses si profondes pendant un concert, mais peut-être que ce n'était pas uniquement leur faute, car le climat de cette soirée suffisait à lui-même à la rendre particulière. Mais j'ai très envie de savoir ce que la demoiselle Campbell va nous faire maintenant, car je pense qu'elle a réellement un énorme talent.

Je vais vous laisser sans parler de Julien Doré, car à vrai dire je n'en ai absolument pas le courage, mais j'ai déjà écouté son disque trois ou quatre fois.

Alors ce sera pour une prochaine fois. Je vais lui laisser le temps de mûrir dans ma tête.

Je vous laisse avec une petite vidéo de "Flame that burns". Désolée pour la technique pas trop maîtrisée, mais j'ai fait ce que je pouvais.

Publié dans Concerts

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C
Un baiser complice avec Mark Lanegan ? Ce n'est pas exactement comme ça que j'avais envisagé la fin de ce concert :-)<br /> <br /> Ce n'était ni l'un ni l'autre. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'ils n'arrivaient plus à quitter la scène car ils ne débordaient pas franchement d'enthousiasme, mais ils ont peut-être voulu répondre à un public demandeur... Ils ont péché par excès de sentimentalisme.<br /> <br /> Il vaut mieux ne pas laisser trop traîner les choses avant une séparation, non ?
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A
un peu comme TCS,<br /> j'ai accroché sur ce passage, ou "comment bien finir un concert?"<br /> <br /> est-ce qu'il vaut mieux laissé son public conquis totalement perché (genre PJ Harvey au Rex, j'ai mis 48h à m'en remettre, ou the Gossip au Nouveau Casino),<br /> ou le reposer en douceur avec un baiser complice (genre Bat for Lashes, ou Joan as police woman)<br /> mystère...
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L
Un grand moment que ce concert de Pete Doherty... sans Pete Doherty! (déception quand tu nous tiens).Je ne m'en suis toujours pas remise et ce n'est certainement pas la vision de Jules de la Nouvelle Star qui m'a consolée...<br /> Ceci dit, le dîner à l'Indiana était très sympa ;)<br /> A très bientôt (accessoirement, post plus souvent sur ton blog, hein ^^)
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T
"Hélas, petite faute de goût, ils choisirent de prolonger le concert de deux autres chansons alors qu'il aurait été parfait de terminer ainsi. En plus j'apprécie les fins parfaites et là, ça m'a un peu dérangée"<br /> J'aime beaucoup ces deux phrases, sur la complétude d'un concert qu'il faut savoir finir.<br /> Pour ma part, devant quelqu'un que j'aime énormément (prenons en un au hasard, Elliott Murphy, que je voie en général au moins une fois l'an), le concert ne devrait jamais s'arrêter. Ce qui ait qu'au contraire de toi, je loupe les fins parfaites.
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C
En fait, on sent une grande complicité entre eux malgré tout. C'est assez déroutant...Maisn je te recommande la lecture du R&F du mois dernier si tu veux un peu comprendre leur fonctionnement. Parce que visiblement même lorsqu'ils sont ensemble, ils se parlent à peine...<br /> Pour Pete, oui, c'est ça le plus rageant : pour une fois que ce n'était vraiment pas sa faute...
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