Soirée t-shirt troués - Oh La La ! @ L'International - 23 juin 2009
Depuis quelques temps déjà, je surveille fébrilement la page Myspace de Natasha Le Jeune (ex AS dragon, à propos de laquelle j'ai déjà dit tout le bien que je pensais), espérant y découvrir une nouvelle date de concert. Et puis l'autre jour - stupeur - j'ai vu que non seulement elle avait changé de nom, mais qu'en plus, elle s'apprêtait à investir la scène de l'International.
Accompagnée à présent de Benjamin Lebeau (ex The Film, qui joue actuellement dans The Shoes) et entre autres, de son fidèle compère Michaël Garçon, toujours au clavier, Natasha a désormais un vrai groupe rien qu'à elle et c'est sans doute préférable, en raison de son charisme relativement imposant. Les nouveaux morceaux postés sur le Myspace avaient pour la plupart un petit goût de revenez-y, et revoir Natasha sur scène après trois ans d'absence était bien trop tentant pour louper ça. Et pour ceux qui en douteraient encore, je vais sortir mon ultime argument : c'était gratuit.
Je ne connaissais pas l'International ,qui a ouvert ses portes en septembre dernier dans le 11e arrondissement de Paris mais je suis ravie d'avoir découvert bar à concert à la programmation particulièrement riche. Beaucoup d'espace au rez de chaussée (avec un bar longeant le mur sur la gauche) mais encore plus au sous-sol, où se trouve la scène (assez étroite par contre). Quelques fauteuils entourant de larges tables et un deuxième bar permettent de patienter confortablement en attendant le début des concerts.
Arrivée trop en retard pour assister à la première partie assurée par Birdy Hunt, je patientais dehors avec ma moitié en attendant le début de la prestation d'Oh La La ! lorsque j'aperçus Natasha qui discutait avec ses amis (qui constituaient visiblement une bonne partie du public). Croyez-le ou non, à la lumière du jour, son sex-appeal n'est plus du tout aussi évident. La peau irrégulière, les dents grisées par l'abus de tabac, impossible d'imaginer que cette fille allait se transformer moins d'une demi-heure plus tard en fantasme ambulant.
Bref, cela ne m'a pas rebutée pour autant et lorsque 22h15 sonnèrent, je descendis prudemment l'escalier pour ne pas risquer d'être mal placée. En fait, le groupe dépassa l'horaire de 10 bonnes minutes, prenant son temps, pour changer de t-shirt ou de chaussures... Mais changer de t-shirt n'était pas au programme pour tout le monde, puisqu'une bonne partie des musiciens portait de vieilles loques rongées aux mites, Natasha en tête.
Enfin, le concert put commencer. Nous fûmes immédiatement plongés dans le bain avec un Relax qui ne porte pas vraiment bien son nom, puisqu'il dévoila en live son côté tendu et stressé qui nous réveilla instantanément. Natasha était égale à elle-même malgré le manque d'espace et le micro qui avait une fâcheuse tendance à se scinder en deux parties : distante et désinvolte ; sensuelle et effrayante. Avec ses tétons agressifs pointant méchamment vers nous sous son t-shirt (troué), elle ondulait contre les parois de la scène sous les flashs des nombreux photographes amateurs présents dans la salle, et dansait furieusement dans sa salopette taille basse.
Quelques engueulades et un morceau de scotch plus tard, le concert se poursuivit avec une ribambelle de nouveaux morceaux excitants dont je n'ai pas retenu les noms. Plus électronique qu'AS Dragon (le côté années 80 est plus présent que jamais), avec des textes plus sulfureux aussi, Oh La La ! est extrêmement convaincant sur scène, d'autant que l'on sait que le nombre de leurs prestations à ce jour doit pouvoir se compter sur les doigts des deux mains. Chacun est à sa place, on n'a pratiquement pas détecté les petites imperfections qui parsèment normalement les débuts scéniques d'un groupe, et les musiciens m'ont tous semblé excellent. Certes, Michaël Garçon est relativement inactif pendant le set, mais le voir mâcher son chewing-gum d'un air blasé ou jouer avec Natasha participe à l'ensemble et renforce l'impression de cohésion que l'on sent déjà entre les membres du groupe. Le bassiste est cependant plus effacé, mais n'est-ce pas le cas de tous les bassistes de rock ?
Goodbye Superman, leur morceau le plus récent à ce jour, n'a pas choqué l'oreille des spectateurs et tout semblait assez bien maîtrisé. Entre les chansons, Natasha parlait peu, tout s'enchaînait à une vitesse assez effrénée et une heure plus tard, nos cinq amis avaient fini de nous présenter toutes les chansons de leur jeune répertoire. Alors quand l'heure du rappel arriva, point de chanson d'AS Dragon pour combler les vides : c'est avec un nouveau Relax que le groupe remonta sur scène, après quelques verres de ce qui semblait être de la vodka, et il fut encore mieux que le précédent.
Placée au premier rang, c'est à peine si j'ai pu décoller mes yeux de Natasha. Son magnétisme animal a encore fait des siennes et elle m'a une nouvelle fois hypnotisée par son jeu de scène. En sueur à la fin, elle remercia rapidement les gens d'être venus et sortit de la scène le plus naturellement du monde. Dans la salle et jusque dans l'escalier, le public s'essuya le front et tenta de reprendre son souffle.
Aucun doute, Natasha is back. Et ça fait du bien.